UN ''PLAN'' DE DÉCONFINEMENT EN CINQ ÉTAPES CIRCULE : DU 1ER MAI POUR ABOUTIR EN JUILLET
« Si à côté d’autres mesures sanitaires, le confinement et la distanciation sociale se sont imposées comme un des outils de réponse prioritaires dans de nombreux pays, ils ont entrainé une crise économique sans précédent à l’échelle planétaire, caractérisée par un blocage quasi-total des mouvements des facteurs de productions. » Face à cette crise inédite, le projet de plan revient sur « les plans de relance inédits (qui) ont été actés par les principales économies mondiales (500 milliards de dollars supplémentaires approuvés par les USA et 110 milliards par la France) pour « sauver l’économie et les secteurs les plus touchés » et pour atténuer les effets sociaux de la pandémie, notamment par des aides directes accordées aux dizaines de millions de nouveaux chômeurs temporaires ou définitifs. »
Le Confinement : Une Solution D’appoint
Le projet de déconfinement rappelle qu’avant même que la pandémie actuelle ne prenne l’ampleur qu’on lui connait, « plusieurs études avaient montré que le confinement (ne) pouvait être (qu’) « un mécanisme d’appoint temporaire pour freiner la propagation du virus et pour « aplatir la courbe épidémique (…) Dès lors, la solution la plus réaliste pour de nombreux experts, est celle de l’attente d’un vaccin ou d’un traitement dans le cadre d’une phase de « containement » ou endiguement progressif. La proposition de déconfinement passe en revue les données et la mise en œuvre de l’endiguement qui passe du « confinement assez strict pour freiner la propagation du virus en réduisant son R.0, puis sur un retour progressif à la normale de la grande majorité des activités économiques, avec le maintien de certaines mesures sanitaires fortes mais évolutives, comme des mises en quarantaine des cas suspects et des contrôles stricts aux frontières, en attendant la découverte d’un vaccin ou d’un traitement fiable. C’est la seule piste viable à moyen et long terme. »
Après avoir décliné les paramètres d’une levée progressive du confinement, le plan en vient à l’analyse de la situation actuelle au niveau national après plus d’un moins de confinement. Il en ressort qu’on assiste à « une baisse du R0 à 1,17 contre 2,53 au début de l’épidémie ; un taux relativement faible de progression quotidienne des nouveaux cas, compris entre 3 et 6% durant la dernière quinzaine ; une utilisation de 14% seulement des capacités nationales disponibles en réanimation ; une approche de diagnostic précoce et un protocole de prise en charge thérapeutique audacieux ainsi que de suivi des contacts des cas suspects ; la prise par le Maroc de mesures audacieuses faisant partie des critères de déconfinement ailleurs (port du masque obligatoire, règles sanitaires strictes, etc.) ainsi que la baisse continue du taux de létalité (4,3 contre 10% il y a une quinzaine de jours) et de la proportion de cas graves (moins de 5%). »
La Fragilité Economique
Le plan en arrive à dresser un tableau de la structure de l’économie marocaine liée à la demande extérieure et à la demande intérieure, auxquelles sont fortement sensibles la balance de paiement et les finances publiques. Il en déduit que « vu la grande fragilité de certains secteurs économiques, un confinement de plusieurs mois ne peut être supporté par le Maroc sans des conséquences économiques et sociales lourdes (le chômage, la pauvreté, la baisse des transactions des MRE et la récession économique), sachant que selon les derniers chiffres du HCP, 57% des entreprises sont en arrêt temporaire et 6300 ont cessé leurs activités. » Il s’attarde ensuite sur « les aides publiques (qui) jouent jusque-là un rôle d’appoint eu supportant une partie des coûts fixes des entreprises (salaires et fiscalité) et en facilitant la trésorerie. Toutefois, les entreprises, note-t-il, doivent subvenir encore seuls à la majorité de leurs coûts fixes, mais aussi certains couts variables (créances de leurs fournisseurs) alors qu’elles ne dégagent pas ou peu de volumes d’affaires et par conséquent peu ou pas de recettes fiscales, ce qui rend le système de soutien actuel peu viable à court-moyen terme. Pour les entreprises, le retour à la vitesse de croisière de la production mettra plus de temps que la période pendant laquelle elle a été interrompue. En revanche, une unité de production qui met la clef sous la porte pendant cette période, peut être irrémédiablement compromise. Et quelles que soient les aides fournies, cela ne remettra pas un appareil de production définitivement arrêté en marche. C’est cette situation que le gouvernement doit éviter coûte que coûte, non pas en versant des aides (qui s’épuiseront très rapidement), mais en organisant la prompte réouverture de l’économie.
Le Plan de Déconfinement Propose
La seule option viable est donc celle du redémarrage progressif de la majorité des activités économiques, en s’appuyant essentiellement sur la demande intérieure et les composantes résilientes de la demande extérieure comme le secteur des phosphates ou de l’automobile, tout en offrant des alternatives aux secteurs ne pouvant redémarrer immédiatement. »
Le Risque Social
Sur le plan social, vu la pression exercée sur les finances publiques, le Maroc ne pourra pas, estime cette réflexion, « continuer à court terme, sa politique audacieuse de soutien des couches sociales vulnérables et des salariés en arrêt de travail. De plus dans un contexte d’incertitudes, ces derniers orientent leurs ressources disponibles vers l’épargne et exacerbent ainsi les difficultés de l’économie nationale en freinant la reprise de l’outil de production, au moment où la demande extérieure est fortement volatile. Ainsi, la fragilité économique et sociale ainsi que le risque sécuritaire s’accentuer fortement. En effet, certains pays européens commencent déjà à être confrontés à cette situation, notamment dans les zones périphériques qui pour certaines connaissent des pénuries alimentaires. Dans tous les pays en développement ce risque est exacerbé et majeur ».
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